Derrière toutes les choses


Un premier jet d'un court texte. J'y reviendrai, ou pas...

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Toutes les choses ont commencé à se confondre avec l'obscurité du soir naissant, et de la nuit, cette grande bouche qui boit la lumière, avale tout détails jusque-là éclairés par le soleil et son immuable trajectoire dans le ciel, du levé au couché.


Enfoncé dans mon antique siège en cuir tout tacheté par des brûlures de cigarettes, je lis. Mais la pénombre se charge de faire s’estomper les lettres et noircir le blanc des feuilles. Tout juste ai-je eu le temps de lire ces mots de Jean-Paul Sartre : “Maintenant, je savais : les choses sont tout entières ce qu’elles paraissent - et derrière elles - il n’y a rien.”.


N’étant pas une chose mais un être, je me suis tout de même senti visé par cette réflexion. Ne suis-je rien derrière mon apparence ? Je me laissais fondre dans l’obscurité, j’ai refermé le livre, caressé sa couverture et senti le très léger relief de l’impression du titre. J’ai vu les lampadaires clignoter avant de s’allumer, semblables à d’énormes lucioles, redonnant aux choses leur visibilité.


J’ai renoncé à allumer la lampe qui est pourtant à proximité de moi, préférant rester inerte dans la semi-obscurité de mon salon, dans le silence parfait et l’imprécision des objets disposés ça et là. Je ne m’attache à aucun en particulier, laissant mon regard vagabonder de forme en forme, puis se perdre dans le vague, avant qu'un poids n'alourdisse mes paupières qui se ferment lentement, et que je m’endorme, ou que je meure.


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